La seule chose que je regrette dans la situation de la Côte d'Ivoire, c'est que la Communauté Internationale qui est censée vraiment jouer de médiateur ou d'arbitre entre les parties s'est tout suite jetée à l'eau, sans peut être prendre en compte les éléments que vous soulever ou peut être oui. L'exemple de " l'Union Africaine qui prend position le matin et envoi un médiateur le soir" nous a été déjà soulevé.
De plus, cette même communauté dite internationale qui a encouragé de nombreux chefs d'Etat à organiser des élections pour toujours les remporter. Nous en avons vu au Togo que même si les militaires emportent les urnes, l'homme au pouvoir qui se dit vainqueur d'une élection entaché de sang reçoit la bénédiction des puissances. Nous avons l'exemple du Gabon, du Congo Brazzaville, de la RDC, le Niger avec Tandja, le Kenya, le Tchad. D'ailleurs le président Tchadien n'avait pas hésité en 2006 a déclarer sur RFI : "J'ai remporté les élections dès le premier tour comme il est de coutume pour un chef d'Etat au pouvoir en Afrique" Les élections en Afrique depuis les années 90 et les bénédictions qu'elles reçoivent ne font renforcer la conviction de ceux qui militent dans les oppositions pour conquérir le pouvoir. Une fois au pouvoir, ces opposants aussi y prennent goût et quitter le pouvoir n'est plus une expression à retrouver dans leur dictionnaire. Si Mugabe arrive à tenir tête à l'occident au détriment du bien être de son peuple, pourquoi cela n'inspirera pas d'autres? Les chefs d'Etat africains surtout avec l'avènement de l'union africaine n'ont fait que constituer un syndicat, qui soutient et qui décide de qui doit sortir ou entrer.
Je ne cesserai jamais de rendre hommage à Mandela et Alpha Omar Konaré du Mali, qui ont su montrer que la politique et le pouvoir peuvent être vraiment démocratique. Le Ghana, voisin de la Côte d'Ivoire qui prend de l'élan pour un véritable décollage social, économique, avec son succès démocratique devra aussi inspirer ses voisins de l'Est et de l'Ouest, comme quoi, l'alternance au pouvoir est un atout pour le progrès social, culturel, et économique d'un pays.
Je crois qu'il est important aujourd'hui de monter un réseau de plaidoyer au niveau des jeunes africains et aussi de la société civile africaine afin le Conseil de sécurité au lieu de toujours jouer au sapeur pompier en Afrique trouve des mesures plutôt préventives : retour à la limitation de mandat à deux dans toutes les démocraties du continent.
Individuellement, nous pouvons aussi avec nos aptitudes de jécistes commencer par promouvoir la participation de la société civile à la bonne gouvernance. La participation de la société civile à la gouvernance pourra réduire la toute puissance des politiciens qui ne cessent de trahir les pauvres et innocentes populations. Nous avons beaucoup de jécistes aussi qui ont occupé des responsabilités politiques en Afrique. Ont-ils été meilleurs? Politiquement que peut offrir aujourd'hui la JEC au continent africain surtout au moment où l'Eglise par la voix du pape invite les membres des mouvements d'action catholique à s'engager en politique. Quel évangile aujourd'hui pour quelle gouvernance des peuples africains? Nous y réfléchirons davantage à Rome.
Edouard Koutsava (togolais), secrétaire de la JEC internationale.
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